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Cameroun,Chronique Nkongsamba FM: Vous avez dit ... j'ai ma maison au village?

Maison:Camer.bePour le Camerounais normal, ne pas avoir sa maison au village est impensable. D'ailleurs c'est presqu'obligatoire. Rien d'anormal jusque là, ce qui est embêtant et insultant pour le commun des camerounais, c'est que la pratique en la matière laisse entrevoir de la démesure, du tape à l'oeil, de l'insolence, du allez-dire....Sinon comment comprendre qu'au milieu de nulle part, surgissent de véritables châteaux construits à coup de milliard entourés de cases en terre?

Des maisons dont il est de notoriété publique que les propriétaires ne s'y rendent qu'épisodiquement, au plus une fois tous les deux mois. Il se dit que certains pour faire voir leur nouveau château réorganisent les funérailles de la grand mère pourtant célébrés il y a une décennie. D'autres imposent à leur nièce qui croupit au quotidien dans la misère, la célébration du baptême et du mariage ... dans le palais du village. Question de faire voir aux gens qu'ils ont leur maison au village. Si ailleurs les châteaux du village sont le fait d'hommes d'affaires avérés qui se livrent une concurrence effrayante -du plus cher pas forcément du plus beau château- sur les collines du pays, il se trouve aussi que plusieurs autres propriétaires de palais, anciens grands commis de l' État vivent désormais dans les cellules de Kondengui.

Quoi qu'il en soit, on ne peut pas échapper à la construction de sa maison du village si comme tout bon camerounais, on aime avoir un titre au village et un bon poste dans l'administration. Cela passe aussi par la case du village qui doit être la plus belle, la plus grande, la mieux visible. A moins que ce ne soit parce que l'on est devenu quelqu'un que l'on doit montrer par sa maison du village, que l'on est ministre, homme d'affaire ou haut diplomate.

Nous n'avons rien contre les ...maisons du village qui après la mort des propriétaires et même de leur vivant sont difficiles a entretenir. Mais la démesure, l'insolence et l'inutilité de ces investissements sont une autre grosse plaie de la société camerounaise

Vous avez dit j'ai ma maison au village? en tout cas Epervier dira comment

La chronique du 8 mars 2013 sur http://www.nkongsambafm.org/
© Source : Nkongsamba FM